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Webinaire ACP-UE Culture: Des pistes d’action pour la compétitivité des ICC

Ces 9, 10 et 18 juin 2021, le webinaire international « Vers une industrie culturelle et créative durable dans les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique » a réuni en ligne quelque 30 modérateurs et panélistes et plus de 450 participants de 75 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, de l’Union européenne et du reste du monde.

Cet événement, dont l’intérêt et la fréquentation ont pleinement répondu aux attentes, a marqué la volonté de l’OEACP et de l’Union européenne de réitérer l’importance du secteur culturel et créatif pour le développement humain et économique des pays ACP, de souligner son dynamisme, son potentiel de croissance mais également sa résilience, mis à mal par la crise sanitaire mondiale que nous venons de connaître.

Il a permis également de mieux faire connaître le programme ACP-UE Culture – le principal outil de financement mis en place conjointement par l’OEACP et l’Union européenne pour promouvoir l’entrepreneuriat et renforcer la compétitivité des industries culturelles et créatives dans les 79 pays ACP – et ses mécanismes de financement innovants en faveur des industries culturelles et de l’audiovisuel.

Au cours des trois journées, des professionnels de haut niveau du monde de la culture et de la création, ont abordé une série de problématiques actuelles qui influencent la compétitivité et la viabilité du secteur.

Voici les principales pistes de réflexion et d’action esquissées au cours du webinaire :

  • Laccélération du numérique. La concentration des services en ligne et numériques a fortement augmenté tout au long de la pandémie et toute la chaîne de valeur est touchée par l’introduction de la technologie. Cette accélération a induit d’importants déséquilibres dans les échanges mondiaux qui pourraient mener à l’exclusion de certaines cibles. A cet égard, tout projet culturel devrait inclure une dimension de renforcement des capacités des personnels en charge dans le domaine des technologies digitales, mais également des publics, notamment moins favorisés.

 

  • Penser à l’intégration de la dimension de genre par le biais du plaidoyer, de la recherche, de la formation et de l’éducation ou de l’allocation de fonds, entre autres, est une question d’état d’esprit et de détermination. Il faut inclure la question du genre de manière systématique dans toutes les actions, lutter sans relâche contre les stéréotypes et les préjugés, allouer les fonds nécessaires permettant un meilleur accès aux infrastructures culturelles pour des personnes défavorisées ou vulnérables.

 

  • Pour ce qui est de libérer le potentiel des industries culturelles et créatives, la question de la durabilité des actions a été fortement soulignée. Le renforcement de l’écosystème culturel, ne doit pas occulter le secteur informel, source de créativité et de richesse. Mais il doit pouvoir aider les talents à s’épanouir dans leur propre pays, en permettant la création d’un tissu de PME écoresponsables, valorisant les produits et savoir-faire locaux et ouvertes au marché national et à l’international. La diversification public-privé des financements est nécessaire, et la coopération internationale doit se positionner en tant que partenaire sans se substituer aux investissements locaux.

 

  • Aborder la culture de façon inclusive est essentiel. Le concept d’inclusion est complexe, et nécessite d’être analysé avec esprit critique et prudence. La culture est un bien commun, public, et doit désormais être prise en considération dans les autres aspects de l’activité humaine, y compris dans ses liens avec l’environnement, la santé et d’éducation. Elle est fortement liée aux notions plus anthropologiques de communauté et d’identité et ne peut être réduite à des nécessités de croissance et d’employabilité.

 

  • L’éducation à l’image et à la culture, notamment pour les jeunes est une nécessité incontournable afin de lutter contre les stéréotypes et les normes culturelles, et favoriser l’épanouissement de citoyens capables d’analyser le monde qui les entoure de façon critique et indépendante. Ainsi, toute stratégie basée sur la culture devrait inclure la jeunesse, et prévoir des investissements en infrastructures adaptées, en formations et dans une meilleur connaissance des besoins par la collecte de données et d’informations actualisées.

 

  • La crise pandémique mondiale et les retombées négatives qu’elle a engendrées dans les divers secteurs de l’économie, doit à présent être vue comme une incitation pour faire davantage et mieux, et renforcer l’écosystème culturel et créatif dans son ensemble. Les notions d’esprit critique, de transversalité de la culture dans ses relations avec tous les secteurs d’activité, d’inclusion et de durabilité, y compris dans la prise en compte des interactions entre culture et environnement, ont traversé les débats passionnants de ces trois journées, et doivent constituer le socle de toute avancée future dans ce domaine, ainsi qu’une feuille de route pour la mise en œuvre du programme ACP-UE Culture.

 

 

 

 

 

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